La jeunesse donne de la voix pour le climat à Montpellier

Plus de 1500 jeunes, majoritairement des lycéens, accompagnés de quelques collégiens, étudiants et adultes, se sont réunis dans le jardin du Peyrou ce vendredi 12 avril 2019 à 14h pour participer à la Marche des jeunes pour le climat. Cet événement hebdomadaire, parti d’un appel de la jeune Greta Thunberg à sécher les cours le vendredi pour manifester contre le manque d’implication politique dans la résolution des problèmes liés au dérèglement climatique.

Venus de tous les coins de Montpellier et de ses proches villages, les lycéens présents semblent un peu réticents à se prêter au jeu de l’interview, la plupart explique qu’ils ne souhaitent pas s’exprimer face caméra dans une manifestation contre l’inaction du gouvernement, d’autres refusent par timidité. Bientôt, le jeune cortège se met en route et pénètre dans l’Écusson par l’arc de triomphe.

La jeunesse a trouvé ses slogans : “Et un, et deux, et trois degré, c’est un crime contre l’humanité”, “On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat” et se prête même parfois à des “Anticapitalista!” Mais aussi son cri de ralliement, l’équivalent du “ahou” des gilets jaunes. Il monte des tréfonds de la queue de cortège et se propage progressivement dans la foule en prenant une ampleur cathédrale. C’est le cri d’une jeunesse qui sort de l’enfance et se voit propagée dans la fin du monde, n’aura connu que l’inespoir et la perspective de profiter d’une planète souillée et d’une nature ravagée.

La manifestation descend jusque la gare et prend dans une ambiance bruyante la direction de la mairie. Les pancartes sont nombreuses et jouent avec humour sur des mots qui font pourtant tressaillir. Un individu alcoolisé qui s’est joint au cortège s’en prend aux quelques policiers qui l’encadrent. Ceux-ci réagissent avec mansuétude, et ce sont les lycéens eux mêmes qui se chargent, avec l’aide de street-médics présents en solidarité, de calmer l’homme. Cependant celui-ci finit, juste sous les fenêtres de l’hôtel de police, par provoquer à nouveau les policiers qui prennent la décision de l’embarquer. Le trajet sera court jusqu’à la cellule de garde à vue.

Les jeunes arrivent enfin à la mairie. Les slogans retentissent. Ils avancent, comme une masse, vers les vitres de l’imposant bâtiment et viennent y coller leurs nombreuses pancartes, tout en hurlant et frappant des mains. A l’intérieur, des policiers semblent circonspects. C’est avec beaucoup de drôlerie que les lycéens se mettront à hurler “Philippe! Philippe! Philippe” à l’adresse du maire de Montpellier, dont on ne verra pas le bout du nez. Finalement, après quelques dizaines de minutes de présence, tout le monde rentre chez soi, alors que certains parlent de bloquer l’autoroute, recueillant immédiatement la désapprobation raisonnable des médics.







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